Il y a une chose que je répète souvent à mes clients : le SEO, ce n’est pas une intuition. C’est une méthode. Et pourtant, il y a des idées reçues qui persistent. Des raccourcis logiques. Des suppositions qui nous font aller dans le mur.
Ca, c’est ce qu’on appelle des biais cognitifs. Ce sont des façons un peu faussées de comprendre l’information et qui, bien souvent, nous empêchent de prendre des décisions en toute objectivité.
Nous expérimentons ces biais cognitifs tous les jours, sans nous en rendre compte.
Et bien sûr, comme ici nous parlons de SEO, vous vous en doutez : ces biais cognitifs ont un impact non négligeable sur vos performances SEO !
Dans cet article, je vous propose donc un petit tour d’horizon des principaux biais cognitifs qu’on expérimente tous, tous les jours, et comment ces biais cognitifs peuvent simplement être évités !
1. Le biais du survivant : «S’il est le meilleur, alors c’est forcément qu’il n’a fait aucune erreur»
Le biais du survivant, c’est notre tendance à tirer des conclusions à partir des cas visibles (les survivants) sans considérer tous ceux qu’on ne voit pas (les échecs).
(Attention, il n’y a aucun rapport avec le complexe du survivant !)
Le côté pervers de ce biais, c’est que quand nous cherchons à comprendre comment nous améliorer, nous regardons forcément ceux qui brillent par leur performance. Traduit en langage SEO, ça veut dire qu’on analyse souvent le premier de la SERP afin de mieux le comprendre, et le copier.
Quand on cherche des modèles SEO à suivre, on regarde ceux qui sont en haut de Google. Normal, non ?
Sauf que ce raisonnement oublie un truc : les gagnants ne sont pas toujours ceux qui ont la meilleure stratégie. Parfois, ils sont là parce qu’ils sont très connus, ou bien parce qu’ils ont beaucoup d’ancienneté. Peut-être aussi que ce numéro 1 n’a pas vraiment de concurrence (à part vous). Dans ce cas, vous en conviendrez, c’est plus simple d’être au top !
Par ailleurs, et pour ressortir un peu du SEO, n’oublions pas que tous les grands entrepreneurs s’accordent sur une chose : ce sont les échecs qui façonnent une idée et permettent de la challenger.
👉 Moralité : copier un concurrent ne garantit rien. Mieux vaut comprendre pourquoi une page est là où elle est, avant de tirer des conclusions hâtives. Et surtout : n’ayez pas peur des erreurs, ce sont elles qui vous permettront de vous améliorer en SEO.
Perdu dans votre SEO ? Pour aller plus loin, découvrez 4 stratégies infaillibles et simples pour vous recentrer sur l’essentiel !
2. Le biais de confirmation : «Je sais que c’est ça qui marche, et je vais te le prouver»
Définition : le biais de confirmation, c’est notre tendance à chercher et interpréter les informations qui confirment nos croyances, tout en ignorant celles qui les contredisent. En gros : je suis sûr que c’est l’idée A qui marche, donc je vais être totalement aveugle aux hypothèses qui définissent B ou C comme de bonnes hypothèses.
Un exemple ? En plus celui là, je l’ai vraiment vécu alors que je travaillais avec un autre SEO.
Il était persuadé que les emoji dans les Titles apportent beaucoup de clics supplémentaires. Et il a cherché à le prouver.
Il a donc pris la moitié des pages du site (un petit site en construction sur lequel on travaillais). Et il a placé sur ces Title, un emoji.
Il a laissé tourner pendant quelques jours.
Résultats ? Oui, les URL avec des emoji ont bel et bien gagné en taux de clics. Est-ce que ça en fait la preuve qu’il voulait ? Pas si sûr…
En effet :
– il a choisi les meilleures pages du site pour faire son test,
– on a fait le test sur un site fraîchement mis en ligne, qui allait donc gagner des clics quoi qu’il arrive
– et en plus, on était en train de travailler dessus…
Hop, on en déduit que les emojis boostent le SEO. Pourtant, il peut y avoir mille autres raisons à cette variation : saisonnalité, position moyenne, concurrence…
👉 Ce n’est pas parce que quelque chose coïncide qu’il y a causalité. En SEO, on a besoin de prudence… et de données croisées.
3. Le biais d’attribution : « Si mon trafic monte, c’est grâce à mon optimisation »
Définition : ce biais nous pousse à surestimer notre rôle dans les événements positifs (et à sous-estimer les autres causes).
Vous avez fait une super refonte SEO. Trois semaines plus tard, votre trafic grimpe. Bravo ? Peut-être. Mais est-ce vraiment votre refonte qui en est la cause ?
Le biais d’attribution vous pousse à considérer que vous venez de trouver LA vraie bonne raison qui explique ce bond dans vos positions et votre trafic.
L’effet pervers, c’est que vous allez probablement mettre des œillères et vous serez totalement aveugle à toutes les autres causes potentielles. Vous passez à côté de tous les scénarios qui expliquent parfois mieux ce que vous avez détecté. Pas top, surtout quand on évolue dans un métier qui est dépendant de l’analyse de données !
Il faut toujours croiser les sources : mise à jour Google, nouvelles campagnes SEA, saisonnalité, backlinks externes… En général, il est certain qu’une montée de trafic peut se justifier de plus d’une façon : c’est multifactoriel.
👉 Ne vous attribuez pas trop vite une victoire : analysez les causes réelles.
4. L’illusion de contrôle : «Je maîtrise mon SEO, je vois tout ce qui se passe»
Définition : l’illusion de contrôle, c’est cette impression exagérée qu’on peut tout anticiper ou tout maîtriser.
Traduit en langage SEO, c’est considérer qu’on est à 100% responsable de TOUT : les montées de trafic autant que pour les baisses de positions.
Même en étant expert, on passe à côté de signaux importants. Google fonctionne avec des centaines de signaux, dont certains sont inaccessibles.
Et en plus, le SEO est avant tout une histoire de classement, et donc on se bat contre une concurrence. Que fait la concurrence à un instant T ? Est-ce que le concurrent vient de mettre en route une nouvelle stratégie ? Même si vous ne faites rien de particulier, il se peut que vos concurrents, eux, se bougent. Et s’ils gagnent des positions ou en perdent, vous en perdez ou en gagnez. Bref, vous pouvez voir un site bouger uniquement parce que la concurrence est active.
Donc, par définition, vous ne pouvez pas être à 100% aux manettes de votre SEO !
👉 Comprendre qu’on est pas aux manettes à 100%, c’est comprendre qu’il va falloir analyser TOUT pour arrêter de croire et commencer à savoir.
Gardez de l’humilité, restez curieux. Et testez. Beaucoup. Ca reste encore la meilleure façon d’être réellement sûr de soi (à condition de ne pas tomber dans le biais de confirmation vu plus tôt !)
5. L’effet de halo : « Ce site est beau, il est forcément bien optimisé »
Définition : l’effet de halo nous pousse à juger positivement un tout sur la base d’un seul critère positif (ex : beauté = performance). C’est quand ce qui est visible présage (à tort) des bonnes performances d’un site (l’aspect invisible).
Un joli site, rapide, clair… ça inspire confiance. Mais est-il bien référencé pour autant ? Pas sûr.
Et pourtant, j’entends toujours des demandes comme : « Ce concurrent a un site super beau, il faut copier leur stratégie SEO. » Mais ça n’a pas de rapport !
👉 La forme ne garantit pas le fond. Un bon SEO se joue dans la structure, le contenu les balises, la stratégie ! Non, ce qui est visible ne doit pas présager de ce qui est invisible !
Ce qu’il faut retenir : les biais cognitifs, mieux vaut les détecter pour les éviter !
Les biais cognitifs en SEO, ça existe, et ça a souvent beaucoup plus d’impact sur nos prises de décision, qui ne sont donc pas si éclairées que ça.
Il faut donc mieux comprendre les biais cognitifs, pour mieux les éviter. Et en les nommant (grâce à cet article ou à la vidéo !), on fait déjà le premier pas vers une parfaite compréhension !
Quels sont les 3 principaux biais cognitifs ?
Parmi les biais les plus fréquents, on retrouve :
- Le biais de confirmation : on cherche des infos qui confirment ce qu’on pense déjà.
- Le biais du survivant : on se base uniquement sur les exemples visibles (les « gagnants »).
- L’illusion de contrôle : on surestime notre capacité à tout maîtriser.
Ils sont partout… y compris en SEO.
Quels sont les biais cognitifs en marketing ?
Le marketing joue (parfois malgré lui) avec les biais cognitifs. Voici quelques exemples :
- Biais d’ancrage : la première information influence notre perception (ex : “-50 %” affiché en premier).
- Preuve sociale : on fait confiance à ce que font les autres (“Ils sont 10 000 à avoir acheté”).
- Biais de rareté : ce qui est rare paraît plus désirable (“Plus que 2 en stock !”).
Comprendre ces biais aide à créer des campagnes plus efficaces… et plus éthiques.
Quels sont les biais cognitifs de l’IA ?
Les intelligences artificielles peuvent reproduire les biais… humains. Pourquoi ? Parce qu’elles sont entraînées sur des données biaisées. Résultat :
- Biais de représentativité : certaines infos sont surreprésentées, d’autres ignorées.
- Biais de confirmation : l’IA peut renforcer des idées dominantes au lieu de les nuancer.
- Effet de cadrage : la formulation des données influence les réponses.
Même en SEO, une IA mal “briefée” peut renforcer des fausses croyances.
Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?
Un biais cognitif, c’est un raccourci mental. On en a tous. C’est un mécanisme de pensée automatique qui nous fait percevoir ou interpréter une situation de façon partielle ou erronée.
Ce n’est pas une preuve de bêtise, mais un fonctionnement normal du cerveau humain. Le plus dur ? Les repérer… surtout quand on pense avoir raison.